Test à l’aimant

Application d’un aimant sur le boîtier d’un stimulateur cardiaque/pacemaker électronique pour tester son fonctionnement.

L’aimant inhibe la fonction de détection et déclenche une stimulation asynchrone avec des modalités différentes selon les marques et les modèles (Cf. Pacemaker électronique. généralités) : une stimulation monochambre AAI ou VVI se transforme en AOO ou en VOO et une stimulation DDD en DOO avec raccourcissement du délai AV (pour devancer une éventuelle conduction naturelle).

L’intérêt est multiple [1][2] [3] :

  • Test d’usure : vérification de la fréquence attendue sous aimant (« fréquence magnétique ») propre à chaque fabricant (souvent 100/min). La longévité d’un PM avoisine 8 ans. On peut en général annoncer l’usure ou le dysfonctionnement si on observe une diminution de plus de 10 % de la fréquence magnétique. Cette méthode doit être réservée aux cas d’urgence.
  • Test de fonctionnement : vérification de la capture atriale et/ou ventriculaire (néanmoins en fin de tracé, on peut observer parfois une perte de capture liée à un test de seuil)
  • Restaurer une cadence ventriculaire « acceptable » lorsque survient une tachycardie atriale, la cadence ventriculaire peut être rapide si la fréquence maximum programmée est élevée. L’application de l’aimant permet de ralentir la cadence ventriculaire (qui devient le plus souvent égale à la fréquence sous aimant) et donne le temps d’interrompre la tachycardie.
  • Interruption d’une tachycardie par réentrée électronique. L’application de l’aimant rend « sourd » le stimulateur et l’empêche de synchroniser le ventricule sur l’onde P rétrograde. La tachycardie s’interrompt, mais peut redémarrer si la cause n’est pas traitée.
  • Inhibition de la stimulation ventriculaire chez un patient dépendant : dans de rares cas, l’inhibition de la stimulation ventriculaire peut être provoquée par des myopotentiels qui simulent  une activité ventriculaire ou par une écoute croisée du canal atrial sur le canal ventriculaire (cross talk). En attendant de reprogrammer le stimulateur, l’application de l’aimant permet de s’affranchir transitoirement de cette inhibition.
  • Inhibition de la fonction de défibrillation en cas de chocs inappropriés délivrés par un cardioverter-défibrillateur implantable [3].

Il existe un risque théorique d’entraîner un trouble du rythme en stimulant le ventricule en période vulnérable (phénomène R sur T), mais celui-ci est exceptionnel. Néanmoins, l’application d’un aimant sur le boîtier doit être réalisée sous surveillance scopique et ne doit pas être prolongée.

Diaporama formation ici

[1] McMullan J, Valento M, Attari M, Venkat A. Care of the pacemaker/implantable cardioverter defibrillator patient in the ED. Am J Emerg Med. 2007 Sep;25(7):812-22. Review

[2] Peschanski N, Joly L-M. URGENCES CHEZ LES PATIENTS AYANT UN DISPOSITIF IMPLANTABLE. Chapitre 1. Dysfonction d’un stimulateur cardiaque. Urgences 2014 (téléchargeable)

[3] Braunschweig F, Boriani G, Bauer A, et al. Management of patients receiving implantable cardiac defibrillator shocks: recommendations for acute and long-term patient management. Europace. 2010 Dec;12(12):1673-90. (téléchargeable)

L’aimant est recommandé  en cas de ” Repetitive ICD shocks in the absence of tachyarrhythmia or due to tachyarrhythmia (atrial or ventricular) that is haemodynamically well tolerated by the patient”

Place a magnet over the device to inhibit further shock delivery (Figure 2). For this purpose, the pacemaker manufacturers provide special magnets of sufficient size that should be readily available in ambulance cars, emergency departments, and cardiology wards. These magnets can be used in an emergency setting regardless of the device type or the manufacturer. Magnet placement temporarily disables tachyarrhythmia therapies by affecting a reed switch in the device circuit. If constant inhibition of tachyarrhythmia therapies is desired, the magnet should be secured with tape. During magnet mode, it is mandatory to maintain continuous ECG monitoring in order to detect potentially life-threatening ventricular tachyarrhythmias. In contrast to pacemakers, magnet application over an ICD does not change the mode of pacing. A detailed review of the responses of currently available ICDs to a magnet is reported in Table 2. With very few exceptions, the ICD will resume the ability to deliver therapy for ventricular tachyarrhythmias as soon as the magnet is removed

Dysfonctionnements des stimulateurs cardiaques et des défibrillateurs implantables. SFMU 2008.