Tachycardies incessantes de l’enfant

Tachycardies permanentes qui ne peuvent être régularisées par manoeuvres vagales, injection d’adénosine ou choc électrique externe ou qui récidivent immédiatement si une régularisation est obtenue par ces manoeuvres. Ces tachycardies se révèlent par une cardiomyopathie rythmique parfois sévère.

Quatre tachycardies répondent à cette définition :

  • la tachycardie jonctionnelle permanente par rythme réciproque (tachycardie de Coumel) ;
  • la tachycardie atriale ectopique ;
  • la tachycardie hissienne ;
  • la tachycardie ventriculaire incessante du nourrisson.

Les tachycardies ventriculaires incessantes du nourrisson sont souvent prises pour des tachycardies supraventriculaires en raison de la relative finesse des ventriculogrammes. L’existence d’une dissociation atrioventriculaire ou l’aspect « atypique » des ventriculogrammes qui ont un axe électrique supérieur et un aspect de retard de conduction dans la branche droite sont des indices qui permettent de redresser le diagnostic. Ces tachycardies ventriculaires sont dues à des hamartomes souvent situés au niveau de la paroi inférieure du ventricule gauche (d’où la morphologie des ventriculogrammes : retard droit-axe supérieur).

Le médicament le plus efficace pour le traitement des tachycardies ventriculaires incessantes du nourrisson est l’amiodarone. Les bêtabloquants peuvent aussi être utilisés soit isolément soit, plus souvent, en association après stabilisation hémodynamique de la myocardiopathie. L’amélioration clinique et échocardiographique est obtenue lorsque la tachycardie commence à se ralentir. Les tachycardies ventriculaires incessantes du nourrisson guérissent habituellement avant l’âge de 5 ans permettant un arrêt du traitement anti arythmique.

NB. Le flutter atrial qui est une tachycardie le plus souvent permanente ne répond pas à cette définition car il ne récidive pas immédiatement après régularisation.

Dr Vaksmann SFMU 2011: CAS CLINIQUES – QUIZZ MÉDECINS