La période de Luciani-Wenckebach (LW) est le ratio du nombre de stimuli produits sur le nombre de stimuli conduits. Ce blocage périodique s’observe surtout au cours des blocs AV du 2e degré, des blocs SA du 2e degré et plus rarement en cas de conduction atrioventriculaire via un faisceau accessoire (cf. Fibres de Mahaïm).
Dans le cadre d’un bloc AV du 2e degré (entre les oreillettes et les ventricules), si on observe trois ondes P pour deux complexes QRS la période de LW est de 3:2 et on parle plus simplement de bloc 3:2. Cette période peut fluctuer sur un même ECG et passer par exemple de 4:3 à 2:1. Quand la période est assez longue on peut observer un paradoxe de Wenckebach.
La conduction dans le nœud atrioventriculaire est décrémentielle, aussi la période de LW se raccourcit quand la fréquence cardiaque augmente (Cf. Phénomène de Wenckebach). Donc, plus les stimuli atriaux augmentent, plus la période est courte (blocage fréquence-dépendant). Plus les stimuli atriaux sont lents, plus la période est longue et peut disparaître (cf. Conduction décrémentielle).
Quand la période de LW = 2:1 (Cf. Bloc AV 2:1) :
- si les QRS sont fins, il s’agit généralement d’un Mobitz 1 de siège intranodal.
- si les QRS sont larges, il s’agit généralement d’un Mobitz 2 de siège infranodal (sauf association d’un bloc Mobitz 1 et d’un bloc intraventriculaire).
Au cours des tachycardies supraventriculaires
En cas de cadence atriale rapide, un bloc AV à conduction variable est habituel, en particulier sous l’action de médicaments qui dépriment la conduction AV, et n’a pas de valeur pronostique (ex. flutter atrial ou TA focale à conduction variable).
- le point de Wenckebach est la fréquence atriale à partir de laquelle apparaît un bloc AV du 2e degré Mobitz 1. Cette fréquence se situe habituellement entre 140 et 180/min.
- le siège de ce bloc se situe dans le nœud atrioventriculaire d’Aschoff-Tawara qui joue le rôle de filtre – grâce à une conduction décrémentielle – protégeant les ventricules de trop nombreux influx atriaux.