Altération de la conduction entre les oreillettes et les ventricules (Impaired impulse conduction…).
Le bloc siège dans le nœud AV (bloc intranodal), le tronc commun du faisceau de His (bloc intrahissien) et/ou simultanément dans les deux branches de ce faisceau (bloc infrahissien).
En rythme sinusal, le blocage de conduction AV est variable, d’un simple allongement de l’intervalle P-R à une, plusieurs ou toutes les ondes P bloquées. Le degré du bloc est proportionnel à la fréquence des oreillettes. On parle de bloc x:y (ou x/y) selon le ratio du nombre x d’atriogrammes sur le nombre y de ventriculogrammes. Chez un même malade, on peut observer un bloc 4:1 pour une fréquence atriale de 70/min et un bloc 2:1 pour une fréquence atriale plus élevée.
Congrès Urgences 2014 (PDF). Dr P. Taboulet. Blocs sinoauriculaires et auriculoventriculaires (téléchargeable)
La tolérance et le pronostic sont liés :
- si le bloc AV est incomplet, à son degré
- s’il est complet, à la fréquence du rythme d’échappement
- au siège du bloc (intranodal ou infranodal)
- à la fonction myocardique sous-jacente
- et à l’étiologie.
Un bloc AV peut être fonctionnel (temporaire, lié à la fréquence) ou lésionnel (définitif, indépendant de la fréquence). Il s’observe au cours des tachyarythmies, au cours desquelles le nœud AV est bombardé par des influx et exerce un rôle frénateur lié à sa conduction décrémentielle.
Étiologies : hypertonie vagale, ischémie coronaire, infarctus, hyperkaliémie, myocardites, maladie de Lenègre, cardiomyopathie, rétrécissement aortique, communication interatriale, maladies infectieuses ou inflammatoires… De nombreux médicaments comme les bêtabloquants, l’amiodarone, les inhibiteurs calciques, les digitaliques ou encore les antiarythmiques de classe Ic, les stabilisants de membrane ou certains anesthésiques (buvicaïne, halogénés) peuvent produire ou aggraver un bloc intranodal.
Certains critères (“vagal score”) permettent d’identifier l’hypertonie vagale en cas de bloc AV paroxystique [2][3].
Traitement : les blocs intranodaux sont sensibles aux manœuvres vagales, à l’atropine et aux catécholamines (cf. Isoprénaline), mais les blocs infranodaux ne le sont pas. En effet, seules les cellules du tissu nodal atrial (fibres à réponse lente dont l’activation dépend d’un canal calcico-sodique) sont sensibles aux stimulations cholinergiques ou adrénergiques (et l’oreillette droite est richement innervée).
Vidéo YouTube (13 min) : Infarctus inférieur et complications rythmiques
Vidéo YouTube (16 min) : Perfectionnement sur les BAV
Vidéo YouTube (24 min) : Comment reconnaître le mécanisme d’un bloc de conduction supraventriculaire ?
Congrès Urgences 2014 (PDF). Dr P. Taboulet. Blocs sinoauriculaires et auriculoventriculaires (téléchargeable)