Anomalie de conduction localisée dans le muscle ventriculaire, au niveau du réseau de His-Purkinje, sans rapport avec un bloc de branche.
Synonyme : bloc pariétal
Ce bloc intraventriculaire distal focal, traduit généralement l’existence d’une ischémie myocardique, d’une séquelle de nécrose (« bloc péri-infarctus ») ou d’une fibrose pariétale ou une calcification (hypertrophie ventriculaire, cardiomyopathie…). Il accompagne parfois une maladie inflammatoire (myocardite, sarcoïdose, lupus…), une lésion infiltrante (amylose, cardiomyopathie arythmogène ventriculaire droite…)
Des complexes QRS fragmentés dans au moins deux dérivations sont la signature habituelle d’un bloc focal qui peut se voir sur des QRS fins ou des QRS larges (cf. complexes QRS fragmentés).
D’autres anomalies accompagnent généralement ce bloc et orientent vers son étiologie :
- des ondes q, des QRS rabotés ou microvoltés orientent vers une séquelle de nécrose.
- des ondes R très amples en faveur d’une hypertrophie ventriculaire.
- un élargissement et un retard à l’inscription de l’onde R en V1 avec un segment ST en dôme ou en selle de cheval orientent vers un ECG Brugada.
- un « bloc plus que droit » en V1 (élargissement de la partie terminale de R’) avec parfois des micropotentiels terminaux appelés onde epsilon dans certaines dérivations est très spécifique d’une cardiomyopathie arythmogène du VD.
Vidéo YouTube (P. Taboulet) : Classification des blocs intraventriculaires