Quinidine

Cheffe de file historique des antiarythmiques de classe IA.

Molécules (France) : hydroquinidine (Serecor®) et antipaludéen (Quinimax®)

La quinidine diminue l’automaticité et la conduction des tissus atriaux et ventriculaires par prolongation directe des phases de repolarisation. Par ailleurs, elle exerce une action indirecte vagolytique dominante qui tend à accélérer la fréquence sinusale et la conduction AV.

Les quinidiniques ne sont plus recommandés par l’ESC en 2019, après un épisode de tachycardie atriale

pour le maintien du rythme sinusal [1] 

Modifications ECG possibles à doses thérapeutiques

  • Diminution de l’amplitude de l’onde T avec léger sous-décalage du ST
  • Prolongation de l’intervalle Q-T (intervalle QT long)
  • Ondes U proéminentes (U > T) : effet quinidine like
  • Élargissement et crochetage des ondes P.
  • Amélioration de la conduction AV

Modifications ECG possibles à doses toxiques

  • Élargissement du complexe QRS (cf. Effet stabilisant de membrane)
  • Degrés divers de bloc AV
  • Bradycardie sinusale marquée, bloc sinoatrial, arrêt sinusal
  • Torsades de pointes, fibrillation ventriculaire, mort subite.
  • Voir vidéo YouTube ECG toxique

Indications

  • Les quinidiniques ne sont plus recommandés par l’ESC en 2019, après un épisode de tachycardie atriale pour le maintien du rythme sinusal [1].
  • Ils sont contre-indiqués en cas de syndrome du QT long (et syndrome de Brugada).

Surveillance/toxicité

Un allongement de l’intervalle QT au-delà de 25% de sa durée initiale est dangereux et le traitement doit être arrêté immédiatement. De même, un élargissement des QRS (bloc intraventriculaire) au-delà de 25% de sa durée initiale est dangereux et le traitement doit être diminué voire interrompu s’il s’agit d’une première prise [2].

Un flutter quinidinique (conduction AV 1/1 à QRS larges) est possible lors d’un traitement préventif d’une FA/flutter par un quinidinique (ou le flécaïnamide). En effet, en cas de récidive sous forme de flutter, l’amélioration « quinidinique » de la conduction AV et le ralentissement de la conduction intraventriculaire (fréquence-dépendant) expliquent la conduction AV 1/1 et la fréquence ventriculaire proche de 200/min avec souvent des complexes QRS larges.

[1] Brugada P et al . European Heart Rhythm Association (2019)

[2] Dictionnaire Vidal 2024 –> précautions d’emploi +++

Hypersensibilité/idiosyncrasie :L’éventualité d’accidents gravissimes en cas d’hypersensibilité (en particulier arrêt cardiocirculatoire inopiné) conduit à tester la sensibilité des patients avant la mise en route d’un traitement par l’hydroquinidine :une gélule test est administrée ;

si dans les premières heures après la première prise apparaissent une hypotension, une éruption cutanée, un épisode fébrile, une crise d’asthme, ou si l’intervalle QT s’allonge de 0,04 seconde ou plus, ou si le QRS s’élargit de plus de 25 % ou qu’apparaissent des extrasystoles nombreuses et/ou polymorphes : l’hypersensibilité est vraisemblable et le traitement doit être suspendu ; par contre, si les modifications électrocardiographiques ne se produisent qu’après 48 heures (et en l’absence des autres signes décrits ci-dessus), il suffira de diminuer les doses ;

Modifications électrocardiographiques :l’hydroquinidine doit être administrée avec précaution chez les patients ayant des anomalies préexistantes de la conduction ; la survenue sous traitement d’un bloc auriculoventriculaire, d’un bloc de branche complet permanent ou d’un bloc sino-auriculaire doit faire interrompre l’hydroquinidine ; un élargissement de QRS supérieur à 25 % des valeurs de base amènera à réduire la dose ; un allongement de QT supérieur à 25 % des valeurs de base entraînera l’arrêt du médicament.