Flutter atrial à conduction 1:1 en rapport avec une imprégnation en antiarythmique de classe I (flécaïnide > quinidine).
Ce trouble du rythme particulier survient lorsque la cadence d'un flutter est ralentie en deçà de 220/mn par des agents antiarythmiques de classe I tels la quinidine, et surtout
la flécainamide ou la propafénone.
Ces agents possèdent à la fois une action vagolytique qui améliore la conduction du nœud AV et une action stabilisante de membrane qui ralentit le flutter dans l’oreillette et la vitesse de conduction de l'influx dans les ventricules. Dans ces conditions, le nœud AV autorise une conduction 1:1 ce qui accélère brutalement la cadence ventriculaire, mais l'influx qui parvient dans les ventricules est considérablement ralenti, à l'origine d'un bloc de branche fonctionnel souvent très atypique (cf. Aberration) lié à l'action stabilisante de membrane fréquence-dépendante. L’aspect qui résulte alors évoque une tachycardie ventriculaire.
Le traitement curatif repose sur l'administration d'un bêtabloquant type esmolol ou sotalol ou une cardioversion électrique.
Ce trouble du rythme, généralement mal toléré, doit être prévenu par l’administration d’agents freinant la conduction AV (ex. digoxine ou bêtabloquant*) lors de l’introduction d’un antiarythmique de classe I pour réduire un flutter. Il justifie que les quinidiniques ne soient pas recommandés pour une cardioversion en traitement ambulatoire (grade III) [1] et que les AAR de classe I soient CI en cas de bloc de branche ou cardiopathie préexistante.
*Bisoprolol 10 mg PO, par exemple
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