Bloc AV 2e degré. Généralités

Interruption de la conduction AV après certaines impulsions atriales (Cf. Bloc atrioventriculaire). Le tracé électrique montre plus d’ondes P que de complexes QRS (« QRS manquant »).

Classification des blocs AV II

On distingue deux types de BAV II, selon la classification de Woldemar Mobitz en 1924 [1][2].

  • Le plus fréquent et de bon pronostic est le BAV II de type 1 (type Wenckebach ou Mobitz 1). En effet, ce bloc est généralement intranodal, et son aggravation lente (cf. Bloc infranodal).
  • Le plus rare et de mauvais pronostic est le BAV II de type 2 (type Hay ou Mobitz 2). En effet, ce bloc est généralement situé dans le tronc du faisceau de His ou ses branches (Cf. Bloc infranodal) et son aggravation peut être soudaine vers un BAV III.

La distinction entre ces deux types n’est pas toujours aisée, en particulier lorsque le bloc est de type 2/1 et/ou les complexes QRS larges.

  • Elle est facilitée par la clinique (syncopes en faveur d’un bloc infranodal), des manœuvres vagales (l’amélioration de la conduction exclue un bloc intranodal), un ECG ambulatoire (2 ondes P bloquées consécutives signent un type 2) et parfois une exploration électrophysiologique (le Mobitz 1 s’accompagne d’une augmentation de l’intervalle A-H tandis que le Mobitz 2 s’accompagne d’une augmentation de l’intervalle H-V).
  • Voir Bloc AV du 2e degré : bloc 2/1.

Astuces et pièges

  • Les blocs intranodaux sont sensibles aux manœuvres vagales, à l’atropine ou à l’isoprénaline, mais les blocs infranodaux ne le sont pas. En effet, seules les cellules du tissu nodal atrial (fibres à réponse lente dont l’activation dépend d’un canal calcico-sodique) sont sensibles aux stimulations cholinergiques ou adrénergiques (et l’oreillette droite est richement innervée).
  • Il existe une différence entre conduction 2/1 et bloc 2/1. Si au cours d’une tachycardie atriale focale (ou d’un flutter atrial), la fréquence cardiaque est rapide (ex. ≥ 140/mn) et le ratio de P/QRS égale à 2, on parle de conduction 2:1 (conduction décrémentielle physiologique), tandis qu’à une fréquence cardiaque plus basse, on parle de bloc 2:1 (anomalie de conduction).

 

Diagnostics différentiels

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Vidéos YouTube (P. Taboulet)

[1] Silverman ME et al. Woldemar Mobitz and His 1924 classification of second-degree atrioventricular block. Circulation 2004; 110:1162-1167. (téléchargeable)

Historique méticuleuse et passionnante. W. Mobitz (1924) est avec K.F. Wenckebach (1906) à l’origine de la description des Blocs AV du 2ème degré. On distingue deux types de BAV II de gravité différente :– le plus fréquent et de bon pronostic, le BAV II de type I (type Wenckebach ou Mobitz I) ; – le plus rare et de mauvais pronostic, le BAV II de type II (type Mobitz II).

[2] Historique passionnant dans LITFL (site australien)