Anomalies qui s’ajoutent sur le tracé ECG, mais ne proviennent pas du cœur [1][2][3][5].
Elles sont secondaires à des trémulations musculaires (6-10 déflexions/s), des influx de neurostimulateur (3 déflexions/s à une amplitude d’environ 0,5 mV), des contractions du diaphragme (phénomène de Dietz) [2], des artéfacts de réseau électrique à 50 Hz ou 60 Hz aux USA (2 déflexions/mim), des mouvements de câble ou une mauvaise fixation d’électrodes (voir Blog de S. Smith, une rareté).
Parfois on ne trouve pas pourquoi ! Si une dérivation DI, DII ou DIII n’est pas parasitée, c’est qu’une électrode de membre supérieur (MS) ou inférieur (MI) est parasitée. On peut trouver par déduction : si DI, DII ou DIII est respectée, alors l’électrode à vérifier est respectivement au MI gauche, au MS gauche ou au MS droit (voir ci-dessous, DIII est respectée donc la main droite est parasitée, car c’est la seule dérivation qui ne construit ni DI ni DII).
Plus rarement, mais pathognomonique, le bondissement du cœur ou l’hyperpulsatilité artérielle (d’une fistule) qui provoque des artéfacts [electromechanical association (EMA) artifact] à l’endroit où les électrodes sont placées [6].
Une dérivation frontale est toujours respectée en cas d’électrode posée sur une artère fémorale (DI) ou radiale droite (DIII) ou gauche (DII) [8].
Les artéfacts gênent la lecture de l’ECG et peuvent orienter à tort vers une fibrillation/tachycardie atriale [8] voire une fibrillation ventriculaire [7].
Les artéfacts peuvent gêner la lecture des anomalies de repolarisation et donc d’un infarctus (cf. Blog de S Smith).
Faîtes des quiz sur le site web (plusieurs niveaux de connaissance 1 à 3).
Solution : Technique et pièges 2
Comment réduire les artéfacts ?
- en rasant des poils trop nombreux,
- en nettoyant une peau trop grasse ou trop sèche à l’alcool dénaturé avant d’appliquer l’électrode,
- en changeant les électrodes défaillantes (date de péremption ?),
- en vérifiant la mise à la terre,
- avec un filtre pass-bas < 150 Hz (cf. ECG normal) : 60, 40-35 voire 20 Hz Cf. Filtre ECG)
- en stoppant un neurostimulateur ou un appareil électrique à proximité
- et en alignant les fils dans l’axe des dérivations (éviter les chevauchements des fils).
- en identifiant l’électrode coupable grâce à l’analyse du tracé (une leçon très intéressante sur l’ECG [8])
Attention. Un filtre pass-bas < 150 Hz réduit de 10-15% les amplitudes de QRS (cf. Filtre)
D’autres méthodes consistent à disposer autrement les électrodes des membres :
– sur le torse et l’abdomen ou à la racine des membres (dérivations de Lund : électrodes supérieures sur les deltoïdes en regard de la tête humérale, électrodes inférieures sur le grand trochanter) [1]. Ces techniques, en rapprochant du cœur les électrodes, amplifient les QRS dans les dérivations inférieures et réduisent leur taille dans les dérivations latérales et donc modifient l’axe du cœur, et l’interprétation des ondes Q.
– à hauteur du cœur pour les bras et sur le bas abdomen pour les jambes [4]. Cette méthode (voir ci-dessous) semble fiable et sans conséquences sur l’ECG (tant que les électrodes des MS restent sur les MS, cela n’a pas d’influence selon Wilson [4].
Les électrodes du bras (A et B) sont placées à mi-bras, sur la face latérale du biceps, immédiatement en dessous de la ligne horizontale V4. Les électrodes abdominales (C et D) placées à 7,6 cm (∼3 pouces) sous la ligne horizontale ombilicale et à 5 cm (∼2 pouces) de chaque côté de la ligne verticale ombilicale. La distance entre ces deux électrodes doit être de 10 cm.
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