Signal électrique qui traduit la dépolarisation des oreillettes.
Synonymes : auriculogramme, atriogramme
La dépolarisation des oreillettes est généralement initiée par celle du nœud sinusal (cf. Onde P sinusale, rythme sinusal), mais parfois celle du nœud du sinus coronaire (rythme du sinus coronaire), d’une autre partie de l’oreillette droite ou gauche (ex. Extrasystole atriale, tachycardie atriale) ou de façon rétrograde à partir du nœud AV, du faisceau de His ou d’un ventricule (cf. Onde P rétrograde).
L’onde P est prolongée par un signal électrique de basse fréquence, presque invisible (onde T atriale ou onde Ta), de polarité inverse à l’onde P et qui traduit la repolarisation des oreillettes (cf. Repolarisation atriale).
L’onde P est généralement “conduite” aux ventricules dont la dépolarisation se traduit par un complexe QRS (cf. Activation électrique du cœur).
Analyse
Les ondes P sont mieux visibles dans les dérivations DII et V1. L’analyse des paramètres de l’onde P incluent la morphologie, le voltage, la durée, la force terminale en V1, l’axe dans le plan frontal, la surface, la dispersion… [6].
- Une onde P négative qui précède un complexe QRS conduit en DI ou DII évoque une inversion d’électrodes, un rythme du sinus coronaire, une onde P rétrograde, une activité atriale ectopique (extrasystole atriale, tachycardie atriale ectopique) ou un situs inversus.
- Une onde P négative derrière un complexe QRS en DI ou DII évoque une onde P rétrograde, une extrasystole atriale très précoce ou un écho atrial.
- L’amplitude et la durée de l’onde P sinusale renseignent sur l’existence éventuelle ou d’un bloc interatrial ou d’une hypertrophie de l’oreillette droite ou gauche.
- Une onde P de durée > 140 ms ou une onde P négative en V1 ou V2 < -100 µV s’accompagne d’un risque accru de maladie cardiovasculaire [2][4].
- Une repolarisation atriale exagérée peut témoigner d’une ischémie myocardique (Cf. Infarctus inférieur), d’une péricardite aiguë (cf. Sous-décalage de PQ) ou d’une maladie pulmonaire (ex. Emphysème) [3].
- Le risque d’apparition d’une fibrillation atriale (FA) est prédit simplement par la morphologie de l’onde P en DII et V1 [4]. Une onde P aplatie, bifide ou trop longue ≥ 140 ms en DII prédit l’occurrence d’une FA [1][4]. De nombreux indices de prédiction existent (variabilité sinusale, dispersion du signal… [6]).
- Le risque de récidive d’une fibrillation atriale après ablation est prédit par de nombreux critères dont une durée de l’onde P ≥ 150 ms après traitement [5].
Les ondes P sont parfois mieux visibles grâce aux dérivations de Lian/Levis ou une dérivation œsophagienne.