Péricardite aiguë. 1 typique

Inflammation de la séreuse qui entoure le cœur (péricarde). Cette inflammation produit une lésion sur l’épicarde au contact [10][11].

Elle se manifeste plutôt chez l’adulte jeune par une douleur thoracique pleurétique avec parfois un frottement péricardique à l’auscultation, dans un contexte inflammatoire ou infectieux. Elle survient aussi chez l’enfant et le vieillard [10].

Les étiologies sont nombreuses, aigües (infectieuses, auto-immune, néoplasique, post-infarctus, embolie pulmonaire, traumatique, aortique, péricardotomie, allergique…) ou chroniques (urémique, myxœdème, irradiation). L’étiologie aigüe la plus fréquente est virale ou non retrouvée (idiopathique).

L’ECG est particulièrement utile au diagnostic

En phase aiguë d’une forme typique, on note [1][2] :

  • Un sus-décalage de ST pendant plusieurs jours. Ce sus-décalage est le changement le plus sensible. Il est assez caractéristique car plutôt diffus à prédominance inféro-latérale, souvent maximum en DII (à l’inverse d’un infarctus inférieur ST+ classique ou ST+ est max en DIII) et V5-V4 et minimum en V1(V2) [8]. Il est peu ample (≤ 5 mm) [7], rapidement ascendant (mais n’englobe pas l’onde T au démarrage) et il est donc plutôt concave ou “non convexe”. Si le sus-décalage est diffus, il n’y a pas de ST- en miroir [sauf un discret miroir en D3 et marqué en VR = -1/2 (DI+DII)), ce qui est très utile pour écarter un infarctus ST+ [12].
  • Un sous-décalage de l’intervalle P-R. Il précède parfois le sus-décalage de ST [2]. Il est inconstant, mais lorsqu’il est franc (ex. ≥ 0,8 mm), descendant et diffus est un signe précoce et spécifique. Il n’apparaît pas en VR (ni en VL) où l’on observe au contraire un sus-décalage de PQ ≥ 0,5 mm. Il correspond à un courant de lésion atriale au contact de la péricardite. Il n’est pas spécifique, car il peut s’observer au cours d’une repolarisation précoce ou d’un infarctus ST+ (moins fréquemment en précordiales) [6].

  • Des ondes T amples et diffuses sont fréquentes, mais peu amples en latérales gauches avec un ratio d’amplitudes ST/T ≥ 0,25 en V6 ce qui peut aider à éliminer le diagnostic différentiel de repolarisation précoce [3].
  • Le segment TP est parfois descendant et aide au diagnostic versus infarctus ST+ (cf. signe de Spodick) [11]

 

  • Les complexes QRS ne sont habituellement pas modifiés* (Cf. QRS modifiés par l’ischémie). Une onde J évoquant une repolarisation précoce est possible.
  • Le microvoltage est absent en l’absence d’épanchement péricardique ou de myocardite [3].
  • L’intervalle QTc est plutôt normal ou réduit*.
  • Une tachycardie sinusale est fréquente* (souvent FC > 90/min)
  • L’ECG est lentement évolutif sur des tracés successifs, contrairement à un infarctus ST+

Formes atypiques

Evolution

Les diagnostics différentiels [4][5][6]

Vidéo sur YouTube  (P. Taboulet)

 

Références (réservées aux abonnés)


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