Tachy. AV 5. Réciproque permanente

Tachycardie atrioventriculaire par réentrée jonctionnelle en rapport avec un faisceau accessoire particulier qui a la double propriété de conduire exclusivement par voie rétrograde vers l’oreillette droite et de façon décrémentielle [2][4]. Ces tachycardies réciproques (permanent junctional reciprocating tachycardia ou PJRT cf ESC 2019 [2]) sont l’apanage du nouveau-né, de l’enfant ou de l’adulte jeune. Les accès de tachycardie sont souvent incessants, favorisés par l’activité physique du fait de l’accélération sinusale et par l’effet facilitateur des catécholamines. Elles peuvent se compliquer à long terme de cardiomyopathie rythmique [2][3].

Synonymes. Tachycardie jonctionnelle réciproque permanente (ou persistante) ou tachycardie de Coumel [1].

 

Physiopathologie

Une voie accessoire ventriculo-atriale (postéro-septale droite) à conduction décrémentielle uniquement rétrograde ramène de façon plus ou moins incessante à l’oreillette droite les influx qui parviennent au ventricule droit via la voie nodo-hisienne. Remontés dans l’oreillette droite, ces influx redescendent ensuite vers la voie nodo-hissienne, activent les ventricules et remontent à nouveau en boucle vers l’oreillette droite. Cette réentrée est responsable de la tachycardie dite “réciproque”.

ECG

En rythme sinusal, il n’est pas rare de voir des ondes P rétrogrades à couplage fixe et long (Cf. Echo atrial) et de polarité négative en II-III-VF que l’on peut prendre pour des ESA (ex. [4]).

 

La tachycardie est à complexes QRS fins, quasi incessante, avec une fréquence entre 150 à 250/min. ll n’y a pas de préexcitation visible. L’onde P rétrograde est négative en DII et dans les dérivations V4 à V6. Elle est située loin derrière le QRS avec un intervalle RP’ long (voire R-P > P-R) en raison de la conduction décrémentielle rétrograde (ce qui évoque aussi une tachycardie nodale atypique fast-slow et certaines formes de tachycardies atriales basses) et plus rarement une JET avec conduction rétrograde lente [2] .

 

Ces tachycardies appartiennent au groupe des tachycardies incessantes du nourrisson, le plus souvent rebelles au traitement pharmacologique ou la cardioversion. Elles sont accessibles à l’ablation par radiofréquence (ESC [2]) et réseau européen [5]).

 

Schema du faisceau accessoire et de la réentrée ci dessous (Wikipedia) et biblio complete sur PubMed ici


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