Dysautonomie cardiaque caractérisée par une tachycardie sinusale chronique symptomatique avec réponse exagérée au stress physiologique (Inappropriate sinus tachycardia) [1][2][6]. On en rapproche les tachycardies posturales orthostatiques (postural orthostatic tachycardia) et le syndrome post-Covid [9]. Elle appartient au groupe des tachycardies supraventriculaires (ESC 2019 [4]).
Cette entité concerne généralement des femmes jeunes qui, outre les palpitations, se plaignent fréquemment d’accès de fatigue, parfois de tremblements ou d’une intolérance à l’effort. Ces symptômes anxiogènes conduisent à de nombreuses consultations et la réalisation d’examens complémentaires peu contributifs (Registre 2022, [2][3]).
Sur l’ECG, la tachycardie (100-160/min) est quasi incessante avec des ondes P identiques ou quasi identiques aux ondes P sinusales.
Sur le Holter-ECG les variations de fréquence sont plus progressives. La FC moyenne est > 90/min [2].
Plusieurs hypothèses physiopathologiques ont été évoquées pour expliquer ce mécanisme mal élucidé. On a notamment évoqué l’hyperautomatisme d’un foyer sinoatrial, une hypersensibilité catécholaminergique, l’absence de réponse à la stimulation vagale ou une anomalie intrinsèque du nœud sinusal [9][10]. Des cas post Covid 19 ont été rapportées [8][9].
Après élimination d’une cause secondaire systémique (ex. anémie, syndrome inflammatoire, hyperthyroïdie, phéochromocytome, déconditionnement physique, toxiques et médicaments) le recours au traitement médicamenteux est parfois inévitable [6]. Les bêtabloquants (ESC 2019, Classe IIa) sont les médicaments de première intention [4]. Les inhibiteurs calciques et l’ivabradine (Procoralan® hors AMM) représentent ensuite les meilleurs choix si les bétabloquants sont mal tolérés ou inefficaces [5][7]. L’ablation fait son apparition et a fait la preuve de son efficacité [2].
Le pronostic est bénin, même si des cas de cardiomyopathie rythmique ont été rapportés.
Vidéo cours 3 (73 min). Anomalie de l’automatisme et tachycardies supraventriculaires
Diagnostic différentiel : Tachycardie atriale par réentrée sinoatriale (Cossu 1998, [2])
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