Bloc de branche
transitoire, incomplet, complet, gauche, droit ou non spécifique qui se produit quand un influx supraventriculaire prématuré parvient dans les voies de conduction intraventriculaire encore partiellement ou totalement en période réfractaire. C’est un mécanisme fréquent d’aberration ventriculaire.
1. L’exemple classique est celui d’une aberration qui succède à une extrasystole atriale (ESA).
- Une ESA est suivie par un complexe QRS large dont le couplage avec le QRS sinusal précédant est court. Ce couplage court favorise le blocage de l’influx atrial prématuré dans une des branches du faisceau de His (en général aberration de conduction dans la branche droite) encore en période réfractaire (cf. Phénomène d’Ashman).
- Ce QRS large aberrant a l’aspect d’un bloc de branche complet ou parfois incomplet, d’un bloc fasciculaire ou un bloc bifasciculaire. Sa déflexion initiale dans les dérivations des membres : a) reste fine et similaire en cas de BBD à celle des QRS fins; b) fine mais d’axe souvent modifié en cas de BBG (cf. Complexes QRS aberrants).
- Il est suivi par un repos compensateur en rapport l’effet de l’ESA sur le recyclage du noeud sinusal.
Si les ESA sont répétitives sans couplage fixe, le degré d’aberration varie en fonction du couplage (plus le couplage est court, plus prononcée est l’aberration). Les tracés peuvent orienter à tort vers des ESV…
2. Un autre exemple est celui observé au cours d’une fibrillation atriale à fréquence rapide. L’aberration peut commencer dès le début de l’accélération de la cadence ventriculaire, se majorer si la fréquence ventriculaire augmente ou au contraire s’estomper si la fréquence ventriculaire diminue ou en fonction des intervalles R-R (cf. Bloc de branche fonctionnel, FA avec aberration).
Cette variation du degré d’aberration peut donner lieu à des tracés très complexes (cf. FA avec aberration)!
Ce phénomène est indispensable à comprendre pour ne pas confondre les complexes QRS aberrants avec des extrasystoles ventriculaires ou ceux d’une tachycardie ventriculaire. Des règles de l’aberration en rythme sinusal ou en fibrillation atriale permettent de reconnaitre les complexes aberrants des complexes ectopiques ventriculaires (cf. Complexes aberrants versus les complexes ectopiques).