Appareil (boîtier) contenant des circuits électroniques alimentés par une pile, capable d’analyser en permanence le rythme cardiaque, de détecter des rythmes anormaux graves comme une tachycardie ventriculaire (TV) ou une fibrillation ventriculaire et de les traiter par stimulation rapide (cardioverteur) ou “choc électrique” (défibrillateur). Il est généralement implanté sous la clavicule gauche et relié au cœur par l’intermédiaire de sondes électriques [6].
Synonyme : défibrillateur automatique implantable (DAI)
C’est un outil de prévention de la mort subite (rythmique) et les indications thérapeutiques sont centrées sur les situations à haut risque définies par les Sociétés savantes [1][2]. Cet appareil est aussi capable de stocker des informations relatives à son fonctionnement et au rythme cardiaque et peut être interrogé “à distance” [6].
RX thorax avec défibrillateur (source MSD)
Pacing : Pour arrêter un épisode de tachycardie ventriculaire, le DAI envoie une salve de stimulations ventriculaires rapides soit à fréquence fixe, soit à fréquence croissante (pacing antitachycardie ou overdrive). Cette stimulation est généralement suffisante pour capturer le rythme et stopper une TV par réentrée, à la fin de la stimulation. Elle n’est pas douloureuse et la majorité des patients ne s’en aperçoivent pas. Si la TV persiste ou s’il s’agit d’une fibrillation ventriculaire, le défibrillateur délivre un choc électrique.
D’autres méthodes de défibrillation automatique existent (sous cutanée, veste portable, défibrillation semi-automatique par SAD) [2]. Les défibrillateurs implantables sous-cutanés (subcutaneous implantable cardioverter-defibrillator) prennent une place de plus en plus importante dans l’arsenal thérapeutique [7].
Lorsque le choc électrique est délivré sur un rythme ventriculaire rapide organisé, on parle de cardioversion. Si le rythme ventriculaire est très rapide et désorganisé, on parle de choc de défibrillation.
Autres fonctions
Ces appareils possèdent également des fonctions de stimulateur cardiaque (antibradycardiques, antitachycardiques), de resynchronisation, de cardioversion (à basse énergie) et d’enregistrement Holter-ECG [6]. De plus, le stockage électrocardiographique d’un événement rythmique enregistré par voie endocavitaire permet d’éclaircir le mécanisme de certaines arythmies et de contrôler les thérapeutiques. Enfin, certains appareils vibrent ou sonnent en cas d’alerte système (alerte d’intégrité de la sonde) ou d’impédance transthoracique basse évoquant une possible insuffisance cardiaque. Une télétransmission automatique des données (Bluetooth®) devient le standard.
Risques
Les DAI ont des limites (chocs inappropriés, effet pro-arythmique) et exposent à des complications mécaniques ou infectieuses non négligeables [4][5]. Si le patient rapporte un choc unique (sans dyspnée, syncope ou douleur thoracique), si l’appareil vibre ou sonne, il convient d’informer le centre de suivi pour un contrôle dans les 24 heures. En cas de chocs répétés (au moins 2 en 24 heures) ou symptômes, un contrôle rythmologique est urgent. En cas de chocs inappropriés, un aimant peut désactiver le défibrillateur (cf. Test à l’aimant) [3].
Lire
- Management of patients receiving implantable cardiac defibrillator shocks. Recommendations for acute and long-term patient management. ESC 2010
- Dysfonctionnements des stimulateurs cardiaques et des défibrillateurs implantables. SFMU 2008.