Comment acheter un bon électrocardiographe ?
Pour une institution ou un usage partagé en cabinet
L’idéal serait un appareil, transportable sur charriot, avec un grand écran tactile et des réglages faciles et intuitifs, un clavier pour inscrire l’identité, le sexe et l’âge du patient (ou un lecteur d’étiquette) et l’indication médicale de l’ECG. Un bras pour que les câbles ne trainent pas le parterre. Connexion au 220 V ou batterie (augmente les prix). Possibilité de stockage des tracés (700-1000) et donc de réimpression. Signature électronique de la conclusion. Si l’appareil n’est pas destiné à un partage collectif ou une institution, il faut s’interroger sur les besoins d’une imprimante couplée à l’appareil versus une télétransmission en Bluetooth ou en wifi (directement dans le dossier patient ou sur un logiciel métier) ou les deux….
Dans tous les cas, un appareil qui dessine bien le tracé (vitesse d’échantillonnage élevée, ex. 32 000 Hz, ex [3]). L’idéal est un tracé de 10 sec qui affiche 2 x 6 dérivations (soit 5 sec par dérivation) avec une bande de rythme (DII ou V1 au choix) de 10 sec sous le tracé. Éviter l’achat d’un 3 x 4 pistes (soit 2,5 sec par dérivation) et les tracés avec interruptions du tracé au milieu (ils contiennent moins d’informations). Les appareils numériques proposent maintenant des réglages du nb de dérivations souhaitées [3].
Les mesures doivent être fournies et ultrafiables (FC, axe et durées de P et des QRS, intervalle QTc). Les filtres passe-haut et passe-bas doivent être réglables, tout comme la formule du QTc et le choix de la bande de rythme.
Une interprétation automatique est parfois proposée moyennant un supplément pour les appareils de haute gamme. L’algorithme doit être “de qualité” (en pratique, qualité variable selon les systèmes, généralement mauvaise quand le tracé est difficile : j’ai une petite préférence pour Philips) et on devrait pouvoir la valider (ou la modifier) avant impression. L’algorithme (ou mieux une IA) doit se met à jour régulièrement, tout comme l’heure ! Il faut exiger une détection automatique d’inversions d’électrodes. Un espace pour affichage des données techniques et un autre pour la signature de l’interprétation finale sont souhaitables.
Pour un usage occasionnel ou nomade
Les ECG 12 D sont de plus en plus nomades (tablette ou même connexion directe à un téléphone) : les prix sont alors autour de 1.000 à 1.200 euros incluant la tablette. Les appareils sont alors différents selon les marques et les revendeurs, et en particulier les électrodes ou les pinces pour les bras (méfiez vous des bas de gamme ou marque inconnues). Des exemples sont proposés en référence.
Un électrocardiographe qui utilise la reconstruction 12 D à partir de 4 électrodes sur le thorax (système breveté EASI®) est intéressant pour son coût de départ, son faible encombrement et un tracé d’assez bonne qualité visible sur écran numérique (téléphone ou tablette) ou télé transmettable. La pose des 4 électrodes est rapide, le patient n’a pas besoin d’être allongé ou de se déshabiller (sauf soulever sa chemise). Le risque d’erreur de position d’électrode est minime. Le tracé est reconstruit, donc les images sont légèrement différentes d’un ECG 12 D, mais EASI® fournit une bonne approximation de l’ECG conventionnel à 12 dérivations, suffisante pour la majorité des besoins et validée par des experts [2][3][4]. Une licence d’interprétation payante à l’année est parfois nécessaire pour l’obtention de l’appareil, mais inclut une interprétation par cardiologue, fournie en temps réel (voir références Drew et al dans [1]).
Ci-dessous mon ECG personnel réalisé en 3-4 minutes (mars 2024)
Notez l’interruption au milieu, l’absence de bande de rythme, l’absence de filtres haut et bas réglables, le QTcB. Sinon le tracé est proche du 12D.
De nombreux outils permettent de reconstituer l’ECG 12D à partir de quelques électrodes (mise au point 2024 [4])
Inutile de vous dire qu’un système peu coûteux et qui fait tout cela bien ça n’existe pas… Il va falloir définir vos besoins ++++
- Regardez les modèles sur les sites Internet, mais n’achetez pas sur Internet ! Vous risquez d’être déçu(e)s…
- Allez dans les magasins spécialisés en matériel médical et posez vos questions, lisez les modes d’emploi, comparez..
- Demandez un essai !
- N’achetez pas le bas de gamme ou des marques inconnues…
- N’oubliez pas de négocier les prix et le service après vente.
Si vous souhaitez améliorer cette page, contactez-moi, merci
Quelques conseils pour l’achat d’un appareil
À propos des “pièges à éviter”, vidéo issue d’un webinaire pour Santé Académie) (52 min)