ECG spécial : endocavitaire

Examen réalisé à l’aide de sondes introduites dans le cœur droit par voie veineuse et qui permet d’analyser la genèse et la conduction des influx intracardiaques. Il est réalisé essentiellement dans le cadre du bilan de palpitations ou de syncope. Il peut être indispensable avant un geste d’ablation ou pose de pacemaker.

Analyse de la conduction intracardiaque [2]

 

  • La durée de conduction depuis l’oreillette droite (A) et le potentiel hissien (H) : A-H entre 50 et 120 ms.
  • La durée de conduction entre le potentiel H et le début d’activation des ventricules mesurée à l’aide d’une sonde introduite dans le sinus veineux coronaire (potentiel V défini par le début du QRS) :H-V entre 35 et 55 ms.
  • La durée de conduction dans les ventricules ou durée des QRS : entre 70 et 110 ms.

OD : oreillette droite, SC : sinus veineux coronaire (figure [2])

 

Au cours du bloc nodal, l’intervalle A-H est allongé au-delà de 120 ms et l’intervalle H-V est normal.

Au cours du bloc infranodal, l’obstacle siège (a) au niveau du tronc du faisceau de His (bloc intrahissien ou « tronculaire ») : l’onde H est élargie ou dédoublée et le potentiel hissien est allongé > 40 ms ; ou (b) au niveau des branches du His (bloc infrahissien) : AH est normal, HV élargi ≥ 60 ms avec un QRS large. Un intervalle H-V ≥ 70 ms expose à un risque de syncope. Une durée des QRS > 110 ms signe un bloc intraventriculaire.

Les propriétés du nœud AV (conduction décrémentielle, conduction cachée, récupération, facilitation, fatigue, gap de conduction) ou celles d’un éventuel faisceau accessoire (période réfractaire) sont étudiées à l’état de base et éventuellement après des manœuvres physiologiques (vagales, effort), des médicaments (adénosine, atropine) une stimulation électrique (Cf. Stimulation électrique programmée) ou l’ablation d’une portion de circuit [1].

Pour le bilan de palpitations, l’évaluation d’un risque arythmogène lent ou rapide ou l’identification d’un mécanisme de tachycardie.

[1] Delay M et coll. L’étude électrophysiologique cardiaque. In « Précis de rythmologie de la SFC » Saoudi N et Deharo JC. Ed. Sauramps Medical 2004. p 155-190.

[2] Recommandations SFC. Cardiologie Pratique (sur abonnement).

INDICATIONS ACTUELLES DE L’EXPLORATION ÉLECTRO-PHYSIOLOGIQUE

C. BARS et N. ELBAZ, hôpital Henri Mondor, Créteil

Recueil du potentiel Hisien C’est le signal essentiel dans la quasi-totalité des EEP (figure).

• En rythme sinusal, les normales des intervalles sont :
• AH (entre 50 et 120 ms),
• H (< 25 ms),
• HV (entre 35 et 55 ms).
• L’exploration du NAV :
– AH, PWA = point de Wenchebach antérograde (normal si > 130/min),
– PRENAV = période réfractaire effective du NAV (normale = 298 ± 50 ms),
– et rechercher un saut de conduction lors de la stimulation atriale.
PWR = point de Wenckebach rétrograde et étude de la conduction rétrograde

L’EEP est plus contributive dans les troubles conductifs A-V puisqu’elle peut mettre en évidence un bloc nodal (allongement du AH >120 ms et PWA < 110/min), un bloc intrahisien (H > 40 ms ou dédoublement de H avec H1 H2) ou un bloc infrahisien (HV > 70 ms). Après injection d’ajmaline (en 2 à 4 min) le HV est pathologique si > 100 ms ou s’il existe un doublement de l’intervalle HV.

 

Lire aussi Antoine de Meester. Techniques en rythmologie