Electrode déglutie dans l’œsophage pour l’enregistrement/stimulation de l’activité atriale, facilité(e) par la proximité entre l’œsophage et l’oreillette gauche [1].
A – L’enregistrement de l’activité atriale
Il facilite l’identification des tachycardies à QRS larges par l’analyse du rapport entre les atriogrammes et des ventriculogrammes per tachycardie, après stimulation ou après freinage de la conduction AV par l’adénosine [2].
- Il est réalisé à l’aide d’une sonde en gomme terminée par une petite olive métallique. Cette sonde est traversée par un fil d’acier inoxydable et porte des graduations en centimètres, le point zéro étant l’olive de la sonde. Elle est enduite de gel de lidocaïne, puis introduite dans une narine après anesthésie au spray de lidocaïne. Elle est descendue dans l’œsophage en s’aidant des mouvements de déglutition (à l’aide d’un verre d’eau) jusqu’à la marque 45 cm qui correspond généralement à la portion sous-diaphragmatique de l’œsophage.
- La sonde est habituellement connectée à la borne V3. Les dérivations des membres sont reliées comme d’habitude à l’électrocardiographe standard (dérivations unipolaires). L’enregistrement simultané des dérivations V1 et V2 est souhaitable.
- On débute l’enregistrement en retirant la sonde, centimètre par centimètre, jusqu’à la marque 30 cm qui correspond approximativement au pôle supérieur de l’oreillette gauche. L’onde P œsophagienne est plus grande que l’onde P des dérivations externes. La forme de l’atriogramme évolue de bas en haut (onde Ra exclusive vers 40 cm puis diphasique vers 35 puis négative vers 30 cm). De même, le ventriculogramme œsophagien se modifie de bas en haut (qR puis Qr) [2].
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B – La stimulation atriale transœsophagienne
La stimulation atriale gauche permet d’accélérer le rythme sinusal La recherche du seuil de stimulation permettant une capture atriale stable est effectuée par une stimulation à une fréquence légèrement supérieure à celle du rythme sinusal. La progression lente des intensités de stimulation et l’augmentation de la durée d’impulsion entre 12 et 20 ms permettent habituellement de réduire l’intensité de stimulation à moins de 20 volts.
Elle permet en particulier [1].
- d’évaluer les propriétés de conduction antérograde d’un faisceau de Kent et de détecter une forme potentiellement maligne du syndrome de WPW (cf. Fibrillation atriale et préexcitation). Elle est souvent précédée dans cette indication par un ECG d’effort [1].
- d’induire une tachycardie jonctionnelle paroxystique (non documentée) ou une fibrillation atriale paroxystique comme cause d’accident vasculaire inexpliqué ou d’un malaise ou d’une syncope.
- de rechercher une dysfonction sinusale (cf. Exploration électrophysiologique)
- d’interrompre un flutter atrial avec une intensité de stimulation élevée, parfois mal tolérée (cf. Pacing).
[1] Brembilla-Perrot B. Stimulation oesophagienne. In EMC “Cardiologie” [11-036-C-15] 2007. Ed. Elsevier Masson SA.
[2] Lopez JA, Lufschanowski R, Massumi A. Transesophageal electrocardiography and adenosine in the diagnosis of wide complex tachycardia. Tex Heart Inst J. 1994; 21(2):130-3 (téléchargeable)