Fibres à réponse lente
Myocytes dont la dépolarisation dépend principalement du canal calcico-sodique (cf. Potentiel d’action). Elles sont pauvres en myofibrilles contractiles. Ces fibres sont moins électronégatives au repos (-60 mV), se dépolarisent spontanément au repos et l’amplitude maximum de leur dépolarisation rapide (0 mV) est moindre que celle des fibres à réponse rapide. En conséquence, elles sont douées d’automatisme, mais elles propagent plus lentement les influx électriques. Il s’agit :
- des fibres du nœud sinusal qui sont spécialisées dans l’automatisme (environ 70 dépolarisations spontanées par minute). Elles constituent le principal pacemaker physiologique du cœur à l’origine des influx qui se propagent vers les oreillettes et donc du rythme sinusal.
- des fibres du nœud AV qui conduisent les influx depuis l’oreillette droite jusqu’au faisceau de His. Elles ont pour propriété principale de ralentir les influx supraventriculaires qui parviennent aux ventricules (cf. Conduction décrémentielle). Elles sont aussi douées d’automatisme et constituent un pacemaker physiologique accessoire (cf. Rythme jonctionnel).
L’automatisme de ces fibres est augmenté par les catécholamines et le calcium, mais déprimé par l’acétylcholine et le potassium.
Fibres à réponse rapide
Myocytes dont la dépolarisation dépend principalement du canal sodique rapide (cf. Potentiel d’action). Ces fibres sont très électronégatives au repos (potentiel diastolique maximum -90 mV pour les fibres de Purkinje), se dépolarisent plus vite en réponse à un stimulus électrique et le potentiel maximum atteint lors de leur dépolarisation rapide (30 mV) est plus haut que celui des fibres à réponse lente. En conséquence, elles propagent plus rapidement les influx électriques. Il s’agit des myofibrilles contractiles, de loin les plus nombreuses, et des fibres du réseau de His-Purkinje (cf. Faisceau de His et fibres de Purkinje) pauvres en myofibrilles contractiles.
Les fibres du réseau de His-Purkinje, grâce une forte amplitude de dépolarisation (jusqu’à 120 mV), sont spécialisées dans la conduction rapide (4 m/sec). Ainsi, les influx qui parviennent du nœud AV à l’apex du septum interventriculaire sont ensuite propagés rapidement vers toutes les parois de chaque ventricule, afin d’assurer une contraction la plus synchrone possible. Ces fibres sont par ailleurs douées d’un faible automatisme (environ 30 dépolarisations spontanées par minute) que peut augmenter les catécholamines, mais pas l’atropine (cf. Bloc AV du 3e degré). Leurs propriétés d’automatisme et de conduction sont déprimées par une hyperkaliémie et les stabilisants de membrane.
Les myofibrilles atriales et ventriculaires sont spécialisées dans la contraction. Elles transmettent moins rapidement les influx électriques entre elles que les grosses fibres de Purkinje. Elles ne sont pas douées d’automatisme (pas de dépolarisation spontanée en phase 4 du potentiel d’action), mais peuvent – dans certaines conditions – acquérir un hyperautomatisme ou un automatisme anormal.
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