Le traitement d’une hypokaliémie dépend du chiffre de kaliémie et de la présence d’anomalies ECG [1][2].
Voie veineuse
En cas d’hypokaliémie sévère (ex. < 2,5 mmol/l) avec arythmie ventriculaire (ex. extrasystolie ventriculaire bidirectionnelle, torsade de pointe, salve de tachycardie ventriculaire, orage rythmique…), l’administration de potassium par voie intraveineuse (IV) est nécessaire (10 ml = 1 g de chlorure de potassium ou KCl correspond à 13,4 mmol ou 524 mg de K) [3]. Ci-dessous des posologies consensuelles chez l’adulte.
- Perfusion rapide en cas d’arythmie ventriculaire : 1 ampoule de 10 ml de KCl dilué dans un pochon de 100 ml de glucosé 5% ou sérum salé ou alors dilué dans une seringue de 50 ml et administrée à l’aide d’une seringue électrique ou à la main en 10-15 minutes*.
- Puis, perfusion semi rapide : 1 ampoule de 10 ml de KCl dilué en seringue électrique en 60 minutes*.
- Surveillance continue du rythme cardiaque (monitoring) est essentielle pendant la perfusion IV rapide du K.
- Contrôles fréquents de la kaliémie (ex. toutes les 3 heures) pour obtention d’une kaliémie ≥ 3,5 mmol/l.
- L’apport de magnésium IV est recommandé en cas d’hypokaliémie grave car facilite une correction plus rapide de l’hypokaliémie.
- Un apport de phosphore IV (Phocytan®) est recommandé dans les hypokaliémies associées à une acidocétose diabétique.
* Une administration trop rapide de KCl peut être létale. Il faut toujours diluer le KCl avant administration IV. Le débit de la perfusion intraveineuse périphérique doit être contrôlé à l’aide d’une pompe volumétrique ou d’un régulateur de débit manuel pour éviter une perfusion trop rapide. De plus, le potassium IV est veinotoxique et entraîne des douleurs parfois insupportables sur une voie veineuse périphérique. Il faut alors ralentir la vitesse de perfusion à 1 g/h ou utiliser une voie veineuse centrale. Chez l’adulte, une vitesse de 10 mmol/h est habituellement considérée comme sûre. En règle générale, cette vitesse ne doit pas dépasser 15 mmol/h [3].
En cas d’hypokaliémie sévère sans arythmie ventriculaire, ou en relais du traitement précédent, l’apport de K peut se faire par :
- Perfusion lente à raison de 2 à 4 g de KCl dans de 500 à 1000 ml de soluté (glucosé 5% ou sérum salé) en 4 heures (max. 15 mmol/h) [3], renouvelable.
- Ou/et voie orale sous forme de gluconate de K en sirop (ex. 3 x 15 ml équivalent à 1 g toutes les 4 heures), renouvelable. La vitesse de correction d’une hypokaliémie par gluconate de K (rapidement absorbé au niveau gastrique en raison du radical gluconate) est comparable celle obtenue par une perfusion IV lente de KCl.
- Il faut poursuivre l’apport de K pendant sur plusieurs jours.
Voie orale
En l’absence d’urgence, un apport oral de potassium est suffisant.
- Il faut apporter environ 100 mmol (7,5 g) à 200 mmol (15 g) de K pour corriger une hypokaliémie peu sévère.
- Une gélule de DIFFU K contient 600 mg de chlorure de K. Il faut 5 à 12 gélules par jour (soit 40 à 96 mmol (mEq)/j) pour un traitement curatif (VIDAL 2020)
- Le sirop de gluconate de K peut aussi être prescrit pour un usage temporaire (ex. 3 x 15 ml soit trois cuillères à soupe équivalent à 1 g)
Vidéo YouTube : Hypokaliémie (17 min)
Pour le traitement de la paralysie périodique hypokaliémique, le traitement repose sur la prévention des crises et l’apport régulier de potassium, et un régime pauvre en sodium [4].
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