Indice de TV : Vereckei : ratio vi/vt

Le ratio vi/vt de Vereckei (2007) est un indice de tachycardie ventriculaire publié pour faciliter la distinction entre tachycardie ventriculaire (TV) et tachycardie supraventriculaire (TSV) à QRS larges [1].

L’indice de Vereckei est défini par le ratio de l’amplitude du vecteur initial de dépolarisation ventriculaire mesurée durant les 40 premières millisecondes (vi) d’un complexe QRS diphasique ou multiphasique sur l’amplitude du vecteur terminal de dépolarisation mesurée durant les 40 dernières millisecondes (vt). Si le ratio des vélocités vi/vt ≤ 1, on peut raisonnablement conclure à une TV et si vi/vt > 1, à une TSV [1].

L’intérêt de ce “ratio de vélocité d’activation ventriculaire” (« ventricular activation-velocity ratio ») repose sur le fait que la conduction initiale d’une TV qui s’effectue entre myocytes contractiles est plus lente (0,4 à 0,9 m/s) que celle d’une TSV qui s’effectue au sein du système de conduction spécialisée de His-Purkinje (2,5 m/s). Donc, lorsqu’une branche du faisceau de His est utilisée pour l’activation des ventricules (TSV), la vitesse de dépolarisation initiale vi est > à la vitesse de dépolarisation terminale vt et vice versa en cas de TV.

Pour mesurer les amplitudes de vi et vt, il faut choisir la dérivation frontale ou précordiale où l’activation initiale du ventricule est la plus rapide et, dans la dérivation retenue, choisir le complexe QRS où le début et la fin sont clairement visibles. Lorsque le vecteur initial ou terminal est à la fois positif et négatif durant 40 ms, il faut utiliser la somme des valeurs absolues des excursions verticales durant les 40 ms.

Limites

  • Un alignement parfait d’au moins six/sept dérivations et une certaine expérience sont souhaitables pour éviter les risques d’erreur.
  • Cet indice est difficile à utiliser en pratique quand le tracé est complexe (“a bit more complicated” d’après les auteurs eux-mêmes [4]), mais très didactique pour repérer les TSV avec retard gauche avec une forte spécificité en dérivation V2(V3) [2]. En pratique, on compare à l’oeil la pente du vecteur initial avec celle du vecteur final (ex. pente de S descendante avec pente de S ascendante).
  • Il n’est pas performant pour classer correctement les TV fasciculaires (peu larges et mimant une TSV avec bloc bifasciculaire), certaines TV de branche à branche et les tachycardies antidromiques.

Le ratio de vélocité de Vereckei vi/vt a été intégré en 2007, puis en 2008, dans des algorithmes diagnostiques de TV avec des performances similaires à celui de Brugada publié en 1991 et réévalué par la suite [2][4].

L’algorithme de 2008 analyse successivement le complexe QRS en dérivation VR (Indice de TV : Vereckei : QRS en VR), puis l’indice de vélocité [3].


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