Indice d’hypertrophie ventriculaire proposé par Sokolow et Lyon en 1949 pour le diagnostic d’hypertrophie VG (cf. Indices d’hypertrophie VG) [1][5][7]. Il explore la masse musculaire du ventricule gauche dans le plan horizontal à l’aide d’une combinaison d’amplitude des ondes R et S mesurées dans les dérivations précordiales.
Valeur diagnostique
L’indice de Sokolow VG est positif lorsque SV1 + (RV5 ou RV6) est > 35 mm chez l’adulte après 40 ans [1].
Cet indice – le plus utilisé en France – est peu sensible (30-40%) par rapport à l’échocardiographie, en particulier dans les cas d’HVG excentrique (VG dilaté). Comme pour tous les indices d’hypertrophie ventriculaire gauche, il perd en sensibilité (risque fort de faux négatifs) chez la femme âgé ou obèse. On peut augmenter sa sensibilité en utilisant l’”indice de Sokolow modifié” qui additionne la plus grande onde S avec la + plus grande onde R > 35 mm dans le précordium (au prix d’une réduction de spécificité) [2]. De même, l’indice de Murphy (SV1-V2 + RV5-6 ≥ 35 mm) offre une meilleure performance sensibilité, au prix d’une moins bonne spécificité [3][4].
Cet indice est assez spécifique (risque faible de faux positifs). Néanmoins, sa spécificité baisse chez les sujets jeunes, mâles, sportif, au thorax étroit ou d’origine africaine. Pour cela, il est préférable d’exiger chez l’homme jeune que cet indice soit ≥ 45 mm avant d’évoquer la possibilité d’une HVG (chez les footballeurs professionnels, le Sokolow est > 45 mm dans 37% des cas). De plus, il n’est pas utilisable en cas de bloc de branche gauche (incomplet ou complet) ou de séquelle de nécrose antérieure.
Il est corrélé au risque d’AVC dans la population générale, qu’il y ait HTA ou non. Sa régression s’accompagne d’une réduction du risque de morbimortalité lié à l’HTA. Sa performance est meilleure si on utilise le critère indice de SL x durée du QRS.
NB. L’autre indice de Sokolow-Lyon pour le diagnostic d’HVG est simple et parfois très utile quand l’hypertrophie se voit mal dans les précordiales. Il est positif si l’amplitude de RVL est > 11 mm [1][5] [7]. L’amplitude de RVL est aussi utilisé pour le calcul de l’indice de Cornell.
Situations particulières
- Chez les sujets d’origine africaine et en particulier les hommes jeunes, l’utilisation isolée de cet indice pour le dépistage de l’HVG n’est pas appropriée en raison du grand nombre de faux positifs [6].
- Si l’indice précordial de Sokolow-Lyon est normal, il est nécessaire de calculer d’autres indices électriques pour ne pas méconnaître une HVG (cf. Indices d’hypertrophie VG). Les valeurs d’amplitude de RVL (positive si > 11 mm), de l’indice de Cornell et de l’indice de Peguero doivent être mesurées en routine.
- En cas de bloc de branche droit, l’indice de Sokolow est atténué par les vecteurs droits retardés et est donc rarement positif (les meilleurs signes d’HVG sont alors RVL > 11 mm, SV1 > 2 mm, RV6 > 20 mm et RV6 > RV5) (cf. HVG et BBD).
- En cas de bloc de branche gauche (hémibloc, incomplet ou complet), l’indice de Sokolow doit être utilisé avec d’autres seuils (cf. HVG et BBG).
- En cas d’hypertrophie VD associée, l’indice de Sokolow est souvent atténué mais reste utilisable (cf. Hypertrophie biventriculaire)
- En cas de séquelle de nécrose antérieure, il n’est pas utilisable.
Sokolow et Lyon ont proposé un indice (RV1 + SV5-6) pour le diagnostic d’hypertrophie VD.
Il est positif lorsqu’il est > 10,5 mm (en l’absence de troubles conductifs droits ou de séquelle de nécrose basale).
Lire l’histoire de Maurice Sokolow et Thomas Lyon, et l’importance de cet indice pendant 5 décades ici [5]
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