Signal électrique tardif de dépolarisation ventriculaire qui prolonge le complexe QRS et traduit l’existence de micropotentiels terminaux ou « post excitation ventriculaire » (cf. potentiels tardifs ventriculaires). Découverte par Guy Fontaine [1] en 1978 [2], l’onde epsilon est utile pour suspecter ou renforcer l’hypothèse d’un diagnostic de cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène (CVDA) [3]. Elle manque au début de la maladie. Elle apparait au cours de l’évolution dans environ 30% des cas de cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène à un stade où généralement de nombreux signes de dysplasie ventriculaire droite sont déjà présents [3][6][7].
Ondes epsilon
Les ondes epsilon sont des déflexions brèves et de faible amplitude situées à la fin des complexes QRS, fusionnant parfois avec une onde R’ anormale, parfois légèrement à distance du QRS, mimant une onde J (Although the ε wave is a depolarization abnormality (late potential), it is recorded at the beginning of repolarization [7]).
Elles sont difficiles à voir sur un ECG standard, plutôt apparentes dans les dérivations précordiales (déflexion positive en général), et parfois uniquement en V1 ou parfois dans d’autres dérivations (ex. V3R ou dans les dérivations inférieures).
Pour améliorer la détection des ondes epsilon, il faut régler le filtre supérieur (passe-haut) à 150 Hz (et non pas 100 ou pire, 40 Hz), de manière à ne pas supprimer les signaux de basse amplitude/basse vitesse –> cf. Filtres ECG (cf. diapo de Ken Grauer).
On peut utiliser certaines dérivations spéciales :
- les dérivations de Fontaine : la dérivation du bras gauche est placée à la xiphoïde, celle du bras droit en haut du manubrium, et celle de la jambe gauche à l’emplacement de V4. L’ECG doit être enregistré à double vitesse (50 mm/s) et double voltage (20 mm/s) avec un filtre supérieur (passe haut) à 150 Hz [4][7][8]
- les dérivations de Lian/Levis ou des dérivations bipolaires thoraciques (membre supérieur droit sur le manubrium, membre supérieur gauche sur la xiphoïde et membre inférieur gauche en V4 ou V5)
- les dérivations du ventricule droit (V3R à V6R) [8]
- et surtout un ECG à haute amplification [2][7].
Elles constituent des arguments forts pour une CVDA mais ne sont que le sommet de l’iceberg des manifestations ECG évocatrices (cf. Cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène) [5][7][8].
Ci-dessous. Epsilon waves in Arrhythmogenic Right Ventricular Cardiomyopathy (utah.edu). Notez l’inversion des ondes T en précordiales droites.
Elles ne sont pas pathognomoniques d’une CVDA
Elles peuvent s’observer au cours d’autres maladies avec un bloc focal (comme dans la sarcoïdose cardiaque, un infarctus du ventricule droit, une embolie pulmonaire, et une Uhl’s anomaly) [5][6][7].
Nombreux “Case report” [9]
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