Période qui succède immédiatement à l’activité d’un nerf ou d’un muscle.
La période réfractaire totale (P-RT) est constituée de deux phases :
- la période réfractaire absolue (P-RA) pendant laquelle toute stimulation est ignorée, quelle que soit son intensité. Elle correspond à l’inactivation des canaux sodiques rapides (fibres à réponse rapide) ou des canaux calcico-sodiques (fibres à réponses lentes). Elle débute dès la phase 0 du potentiel d’action et se termine en phase de repolarisation ventriculaire (phase 3 pour une fibre rapide) lorsque le potentiel de membrane est suffisamment électronégatif pour restaurer la réactivation de ces canaux. Elle correspond sur l’ECG à l’intervalle qui sépare le début du QRS du sommet de l’onde T.
- la période réfractaire relative (P-RR) pendant laquelle la cellule est hypoexcitable. Elle correspond au début de la réactivation des canaux ioniques. La réactivation est incomplète et le potentiel d’action qui résulte d’une stimulation durant cette période a des propriétés inhabituelles qui exposent à des problèmes de conduction (bloc en phase 3) et risque de désynchroniser les cellules. Ainsi, un extra-stimulus qui tomberait sur la période réfractaire relative (phénomène R/T) pourrait provoquer une tachycardie ventriculaire ou une fibrillation ventriculaire.
La mesure des périodes réfractaires est effectuée par électrode œsophagienne ou au cours d’un ECG endocavitaire par la méthode de l’extrastimulus. On délivre des stimuli à une fréquence supérieure à la fréquence basale durant la diastole ; puis on réduit les intervalles de couplage jusqu’à l’obtention de la période réfractaire effective (PR-E) qui correspond au couplage le plus court au delà duquel aucune réponse n’est propagée.