La reperfusion coronaire au cours d’un infarctus avec sus-décalage de ST peut être spontanée ou obtenue après traitement médical (et en particulier une thrombolyse) et/ou par angioplastie. Elle provoque un afflux de sang dans le territoire ischémié qui se traduit rapidement sur l’ECG par :
- Une réduction de plus de 50% du sus-décalage de ST dans la dérivation la plus atteinte à la 60e minute d’un traitement thrombolytique [1] ou – mieux encore – la réduction de plus de 70% de la somme des sus-décalages de ST entre 90 et 180 min [2]. Une non-résolution du segment ST+ de 50% après thrombolyse est une indication à une rescue PCIE (angioplastie de sauvetage) (ESC 2023 [8]).
- Une inversion des ondes T dans les deux heures suivant une thrombolyse [3]. Les ondes T deviennent négatives de quelques mm (notamment en territoire inférieur) [4], de 5-10 mm (inversion profonde ou deep inversion T waves) ou de 10-20 mm (inversion géante ou giant inverted T waves) [5][6] avec souvent prolongation de l’intervalle QT ce qui est hautement évocateur d’une reperfusion (Cf. Syndrome de Wellens) en particulier dans le territoire antérieur (Cf. Onde T de reperfusion).
- Une correction des complexes QRS modifiés par l’ischémie.
- La survenue temporaire d’ESV et parfois d’un rythme idioventriculaire accéléré indique également une reperfusion coronaire.
NB. Une majoration transitoire du sus-décalage de ST est possible lors de la réouverture de l’artère, notamment avec des thrombolytiques [1].
Blog de SW Smith
- Poor Microvascular Reperfusion (“No Reflow”): Best Diagnosed by ECG. Un infarctus vu très précocement et qui malgré une réouverture précoce n’a pas de bons signes de reperfusion évolue vers une très grosse séquelle ?
- 9 Hours of Chest Pain and Deep Q-waves: Is it too late for Thrombolytics? (Time Window for Reperfusion; Acuteness on the ECG). Un infarctus vu tardivement peut-il encore bénéficier d’une thrombolyse ?